Le terme « matière organique du sol » regroupe l’ensemble des constituants organiques morts ou vivants, d’origine végétale, animale ou microbienne, transformés ou non, présents dans le sol.
Elles représentent en général 1 à 10% de la masse des sols.
Elles se répartissent en trois groupes :
- Les Matières Organiques Vivantes, animales, végétales, fongiques et microbiennes, bien qu’en faible proportion, représentent seulement 5% de la matière organique totale. Ceux sont les moteurs de l’évolution de la matière organique. Les micro-organismes peuvent représenter jusqu’à 80% de ces êtres vivants.
- Les débris d’origines végétales (résidus végétaux, exsudats), animales (déjections, cadavres), fongiques et microbiennes (cadavres, exsudats) sont appelés « Matières Organiques Fraîches ». Associés aux composés organiques intermédiaires issus de l’activité de la biomasse microbienne, ils sont appelés produits transitoires (évolution de la matière organique fraîche), elles composent les MO facilement décomposables.
- Des composés organiques stabilisés (« MO stable »), représentés par les matières humiques ou humus proviennent de l’évolution des matières précédentes. La partie humus représente 70 à 90% de l’ensemble.
Dans le sol, les matières organiques assument de nombreuses fonctions agronomiques et environnementales :
- Elles assurent le stockage et la mise à disposition pour la plante, par minéralisation, des éléments nutritifs dont elle a besoin.
- Elles stimulent l’activité biologique, étant à la fois source d’énergie et d’éléments nutritifs pour les organismes du sol.
- Elles ont un rôle central dans la structuration du sol et participent à sa stabilité vis-à-vis des agressions extérieures (pluies, tassement…) en limitant notamment l’érosion hydrique.
- Elles favorisent le réchauffement du sol (coloration plus sombre des matières organiques).
- Elles contribuent à la perméabilité, l’aération du sol et la capacité de rétention en eau.
- Elles jouent un rôle fondamental pour les autres compartiments de l’environnement en participant au maintien de la qualité de l’eau par leur forte capacité de rétention des polluants organiques (pesticides, hydrocarbures…) et minéraux (éléments traces métalliques).
- Elles influencent également la qualité de l’air, par le stockage de l’émission de gaz à effet de serre. Elles ont un rôle de puits ou d’émetteur de carbone (principalement sous forme de CO2). Certains changements d’usages des pratiques agricoles favorisent le stockage du carbone dans les sols (conversion de cultures en prairies). Au contraire, la mise en culture de ces prairies entraine une diminution du stock de carbone.